ESPECES DE DENDROBATES

Auteur: Christophe Cagé

Vous trouverez ci-joint un tableau excel synthétisant les lieux d'origine, ainsi que les conditions essentielles de maintenance des dendrobatidés. Ce tableau reprend des années de travail d'Yves Mathieu, un des plus anciens éleveurs de Dendrobates français. Merci à lui pour la communication de son travail. Son tableau excel [77ko] (et sa version HTML).

Les informations ci-dessous, plus développées, sont consacrées aux espèces de Dendrobates qu'on trouvent (plus ou moins facilement) dans le commerce ou dans les bourses d'échanges (surtout Allemandes et Hollandaises). Ce tableau n'est pas complet, et certaines espèces (en général les plus rares en captivité) n'y sont pas décrites.

Dendrobates leucomelas (1864)

Origine :

  Nord-Ouest du Bresil, Vénezuela, Guyana, Surinam, entre 50 et 800 m.

Description :

  3,5 cm - jaune et noir - Il existerait un morphe beaucoup plus orangé (à moins que cela ne soit lié à des gavages au carotène ?). Par contre, il existe bien une variété verdâtre et une autre à petits points noirs (sans bande).

Reproduction :

  assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Pond 6-8 oeufs.

Disponibilité dans le commerce :

  Une espèce assez fréquente. Les morphes autres que le morphe courant (voir la photo) sont très rares.

Photos :

  Une petite photo du morphe (?) orange - Une belle photo (John Clare) - De nombreuses photos sur Google - Une page avec les différents morphes de leucomélas - Des photos sur WikiMedia.


Dendrobates auratus (1854) 

Origine :

  Panama, Nicaragua, Costa-Rica et le nord ouest de la Colombie. Introduite avec succès (morphe de l'ile de TABOGA- Panama) en 1932 à Hawaï (île d'Oahu). 

Description :

  3,5-4 cm (parfois jusqu'à 6 cm) - généralement noir et vert ou noir et bleu -  les dessins sont très variables selon les origines géographiques (morphes). Certains morphes ont d'autres couleurs. Il s'agit d'une espèce extrémement diversifiée dans son apparence. 

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Pond une dizaine d'oeufs.

Disponibilité dans le commerce :

  Les différents morphes à base verte sont parmi les dendrobates les plus faciles à trouver. Les morphes bleu sont plus rares. Les autres morphes sont presque introuvables. 

Photos :

  des photos - Un morphe vert (Hugo Claessen) - Un morphe cuivré (W. Flaxington) - Un morphe cuivré (W Flaxington) - Un 2iè morphe vert (John White) - De nombreuses photos sur Google - Un site sur tous les morphes d'auratus - Une page avec les différents morphes d'auratus - Des photos sur WikiMedia.



Une photo de John White

Dendrobates azureus (1969)

Origine :

  Région frontalière du Brésil et du Surinam (sud-est).

Description :

  bleu (clair sur le dos, foncé sur le ventre et les pattes) avec des taches noires. Un seul morphe, même si d'un individu à un autre, la proportion de noir peut un peu varier. 4-4,5 cm. Il s'agit d'une espèce particulièrement grande, très proche de D tinctorius. Certains pensent d'ailleurs qu'il ne s'agit que d'une sous-espèce de D tinctorius. Les croisements sont effectivement possibles avec cette espèce. 

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Pond 2 à 4 oeufs dans la nature, mais jusqu'à 8 en terrarium.

Disponibilité dans le commerce :

  C'est une Dendrobates assez facile à trouver.

Photos :

  D'autres photos - De nombreuses photos sur Google - Des photos sur WikiMedia.




trois belles photos d'Hugo Claessen

Dendrobates tinctorius (1799)

Origine :

  Nord-Est du Brésil, Surinam, Guyana et Guyane Française. Cette origine rend cet animal interdit sur tout le territoire français, comme tous les batraciens ou reptiles Français. Mais l'animal est autorisé à la vente dans tout le reste de l'Europe ou de l'Amérique du Nord.

Description :

  Il y a de nombreux morphes (une vingtaine), chacun lié à une origine géographique particulière. Un morphe ressemble beaucoup à D azuréus, quand d'autres sont à dominante jaune ou blanche. La taille de 4-5 cm, parfois même 6 cm, qui en fait la plus grande des Dendrobates, est cependant caractéristique de tous les morphes. 

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. C'est d'ailleurs une des espèces les plus répandue chez les éleveurs. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde.

Disponibilité dans le commerce :

  Une des dendrobates les plus facile à trouver, sauf en France. 

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Des photos avec plusieurs morphes de tinctorius - Une très belle photo d'un groupe de Tinctorius, par Charly Merminod - Dendrobates tinctorius morpheguide - Une page avec les différents morphes de tinctorius - Des photos sur WikiMedia.

Dendrobates ventrimaculatus

Origine :

  Amazonie Péruvienne, Equatorienne et régions limitrophes du Brésil et de la Collombie. Vit aussi en Guyane française. Cette origine rend cet animal interdit sur tout le territoire français, comme tous les batraciens ou reptiles Français. Mais l'animal est autorisé à la vente dans tout le reste de l'Europe ou de l'Amérique du Nord. Taille : 1,2-2 cm.
Cette espèce étaient il n'y a pas si longtemps classée dans l'espèce quinquevittatus. Elle en a été retirée, mais certaines difficultés de distinction subsistent entre ventrimaculatus, quinquevittatus et amazonicus.

Description :

  noir avec des lignes jaunes (dessins très variables), les pattes et le ventre sont bleu turquoise maculés de tâches noires. Aiment bien l'altitude et l'escalade.

Reproduction :

  Difficile. La ponte (quatre à dix oeufs noirs) à lieux dans l'eau contenue dans un tube photo ou dans une Bromélia. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une bromélia contenant de l'eau, ou jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Le nourrissage des têtards par la mère avec des oeufs non fécondés n'est pas avéré, et n'est en tout cas pas indispensable, ce qui augmente les chances de succès en captivité.

Disponibilité dans le commerce :

  nulle en France - limitée ailleurs.

Photos :

  Des photos de diverses espèces, dont des ventrimaculatus - De nombreuses photos sur Google - Un article et des photo sur Dendro's grove.

Dendrobates galactonotus

Origine :

  centre-Est du Brésil.

Description :

  Ventre et pattes noirs - Le dos est rouge, brun, orangé, blanc ou jaune. 4 à 4,5 cm.

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une bromélia contenant de l'eau, ou jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Pond une dizaine d'oeufs.

Disponibilité dans le commerce :

  Pas très fréquente en france, mais courante dans les bourses Allemandes ou Hollandaises.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Une fiche de maintenance (en français) sur dendro's grove - Une page avec les différents morphes de galactonotus.


1 belle photo de Thierry Natiez (dendro's grove)

Dendrobates reticulatus

Origine :

  Plaîne du bassin de l'Amazone.

Description :

  Dos orange à rouge. 1,8 cm maximum pour la femelle, 1,1 à 1,3 cm pour le mâle. H Divossen rapporte comme habitat des zones ouvertes très lumineuses et très chaudes : 25-26° le matin, et 30° l'après-midi. Animal assez fragile en captivité. Peu recommandé à des éleveurs insuffisamment expérimentés. Monte peu en hauteur. Plutôt terrestre. 

Reproduction :

  Très difficile en captivité. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une bromélia contenant de l'eau, ou jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde.
La ponte (deux à  dix oeufs) à lieux dans l'eau contenue dans un tube photo ou dans une Bromélia. Les têtards sont nourris classiquement.

Disponibilité dans le commerce :

  Rare. Essentiellement des animaux d'importation.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google


1 photo du costa-rica, par le Dr. Peter Weish

Dendrobates granuliferus : (1958)

Origine :

  Sud-Ouest du Costa-rica, du niveau de la mer à 700 m. d’altitude.

Description :

  C'est un très proche parent de D pumilio. Couleurs : dos rouge (parfois bleu verdâtre) parsemé de pointillés jaunes pâle. Les pattes et l’abdomen sont marbrées de dessins bleu et noir. La peau du dos a une apparence granuleuse.

Reproduction :

  Difficile, voir très difficile - Idem D pumilio.

Disponibilité dans le commerce :

  Rare. Essentiellement des animaux d'importation.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google



2 photos d'un morphe Jaune, par Reto Siegenthaler

Dendrobates histrionicus (1843)

Origine :

  Ouest de la Colombie et nord-ouest de l’Equateur, du niveau de la mer à 1000 m. d’altitude. 

Description :

  La description est très difficile tant cette magnifique espèce est variable dans son apparence selon les sites. brun et noir avec des taches rondes (bleu, vertes, jaunes ou rouges), quelques fois mouchetées ou lignées. 3,5 à 6 cm. Pas très facile à acclimater.

Reproduction :

  Difficile en captivité. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une bromélia contenant de l'eau, ou jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde.
Cette grenouille fait partie des espèces dont les têtards ne mangent que des oeufs non fécondés. Dans la nature, la femelle pond un oeuf fécondé dans une broméliacée contenant un petit réservoir d'eau. Puis la femelle revient régulièrement pour pondre un oeuf non fécondé dans le réservoir. Ces oeufs sont la seule nourriture du têtard. En captivité, on peut faire pondre la femelle dans une petite boite de pellicule photo accrochée sur une paroi du terrarium, avec quelques cm d'eau dedans. Le nourrissage par la femelle est cependant aléatoire. En toute hypothèse, même une réussite ne porte que sur un nombre très restreint de têtards.

Disponibilité dans le commerce :

  Rare. La quasi-totalité des animaux du commerce sont importés, car il y a très peu de reproduction en captivité.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google. Une page avec les différents morphes d'histrionicus.



2 photos d'Hugo Claessen : 1 morphe rouge, et 1 morphe à patte bleu

Photo par J skillcorn du site BDG. Costa Rica

Photo par J skillcorn du site BDG. Ile Bastimentos

Dendrobates pumilio : (1858)

Origine :

  Nicaragua – Costa Rica et Panama, du niveau de la mer à1000 m.

Description :

  Coloration : extrêmement variable selon les zones d'origines. Le morphe le plus répandu est rouge, parfois parsemé de points noirs, avec des pattes bleu foncé et noir. Mais il existe bien d'autres morphes. Taille : 2,4 cm. Semble apprécier une lumière forte.

Reproduction :

  Difficile. Les pontes sont faites sous des demi-noix de coco, ou sur des feuilles de broméliacées. Le mâle humidifie la ponte. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une bromélia contenant de l'eau, ou jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Un têtard par réservoir d'eau, exceptionnellement 2. Les têtards en surnombre par rapport aux points d'eau disponibles sont sacrifiés.
Le nombre d'oeufs pondus dépend des variétés régionales, mais peut atteindre 18 oeufs.
Cette grenouille fait partie des espèces dont les têtards ne mangent que des oeufs non fécondés. La femelle vient pondre dans le réservoir des petits des oeufs non fécondés.
L'élevage artificiel a été tenté avec des bouts d'oeufs de poule ou du fromage, avec un succès limité. On peut par contre utiliser des oeufs d'autres espèces de dendrobates. Cela implique d'avoir un ou plusieurs couples d'une espèce très prolifique, type E tricolor, qui pond tous les 10-15 jours. Les oeufs distribués doivent être libérés de leur gélatine (source H Divossen).
Laisser la femelle s'occuper de ses petits est plus simple, encore qu'assez aléatoire.

Disponibilité dans le commerce :

  Relativement rare. La quasi-totalité des animaux du commerce sont importés, car il y a assez peu de reproduction en captivité. Mais certains éleveurs la reproduise régulièrement.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Pumilio colour guide. Une page avec les différents morphes de pumilio.

Phyllobates vittatus

Origine :

  Ouest du Costa-Rica

Description :

  Noir avec des lignes oranges ou rouges. Pattes et ventre sont vert tachetés de noir. Taille : 2,5 à 3 cm.

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. C'est un des animaux les plus prolifiques, avec une vingtaine d'oeufs. Seule particularité : les têtards ne sont pas cannibales, et on peut très bien les élever en groupe, dans un petit aquarium.

Disponibilité dans le commerce :

  C'est une espèces assez fréquente en captivité.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Des photos de diverses espèces, dont des vittatus

Une fiche de maintenance (en français) sur dendro's grove

Phyllobates bicolor

Origine :

  Une petite région en collombie (autour de la ville de santa cecilia).

Description :

  Dominante jaune, avec un ventre noir. Les pattes peuvent tirer sur le jaune ou le verdâtre. C'est un animal assez toxique dans la nature, mais les souches captives ont perdu leur dangerosité.

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Une douzaine d'oeufs. Seule particularité : les têtards ne sont pas cannibales, et on peut très bien les élever en groupe, dans un petit aquarium.

Disponibilité dans le commerce :

  Est devenue assez fréquente.

Photos :

  Des photos de diverses espèces, dont des bicolor - De nombreuses photos sur Google - Une page avec les différents morphes de bicolor.



Une photo de Yves Mathieu

Phyllobates terribilis

Origine :

  Collombie

Description :

  ressemble beaucoup à P.bicolor, mais est entièrement jaune. Il existe un morphe "mint", qui est vert-de-gris. C'est un animal très toxique dans la nature, mais les souches captives ont perdu leur dangerosité.

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. Très prolifique : jusqu'à 30-40 oeufs par ponte. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. Une douzaine d'oeufs. Seule particularité : les têtards ne sont pas cannibales, et on peut très bien les élever en groupe, dans un petit aquarium.

Disponibilité dans le commerce :

  Commence à se trouver assez régulièrement.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Une fiche de maintenance (en français) sur dendro's grove - Une page avec les différents morphes de terribilis.



Un mâle transportant ses têtards vers l'eau.

Epipedobates tricolor

Origine :

  Equateur

Description :

  Petite grenouille rouge claire (ou marron, moins joli) rayée (dans le sens de la longueur) de blanc, ou de vert pâle.  Soit 7 morphes en tout. Taille : 1,5 à 2,5 cm. 

Reproduction :

  Assez simple à réaliser en terrarium. C'est d'ailleurs une des espèces les plus répandue chez les éleveurs. Suivez la méthode "classique" décrite dans l'article sur la reproduction des dendrobates. Dans la nature, le mâle attend la naissance des têtards, puis les portent sur son dos jusqu'à une petite flaque d'eau, généralement peu profonde. C'est un des animaux les plus prolifique : 10 à 30 oeufs, parfois tous les 10 jours. Seule particularité : les têtards ne sont pas cannibales, et on peut très bien les élever en groupe, dans un petit aquarium.
C'est aussi l'espèce dont la reproduction naturelle marche le mieux : on laisse la mâle s'occuper de sa progéniture et les transporter dans un petit bassin mis à sa disposition. Attention : les têtards sont vraiment minuscules. Si le bassin est filtré, ils seront sûrement aspirés, à moins d'un bloc de mousse à l'entrée du filtre. 

Disponibilité dans le commerce :

  C'est un des Dendrobatidés assez facile à trouver.

Photos :

  De nombreuses photos sur Google - Une fiche de maintenance (en français) sur dendro's grove - Une page avec les différents morphes de E tricolor.

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