DEUX EXPERIENCES DE REPRODUCTION DES DENDROBATES
I) L'expérience en matière de reproduction de Stéphane.
II) L'expérience en matière de reproduction d'Yves.
I) L'expérience en matière de reproduction de Stéphane.
- Le groupe de reproduction
En général, la plupart des espèces
demandent plutôt 2 femelles pour 1 mâle, sauf les
leucomélas, qui demandent plutôt 2 mâles pour un
femelle (la compétition entre mâles favorise les
reproduction).
Il n'y a pas de règle absolue, et la règle inverse de ce
qui est cité au-dessus peut parfois être
préférable, selon les individus.
Si la première solution ne fonctionne pas, vous pouvez donc
essayer la deuxième.
Les reproducteurs doivent être matures (12
à 18 mois) sans être trop âgés. Il faut se
méfier : certains individus, même adulte, ne pondront
jamais, ou participeront à des pontes non
fécondées ou mal formées. Après quelques
essais, il faudra donc les retirer des groupes de reproduction.
- La nourriture des reproducteurs
La nourriture a une grande influence sur la qualité des pontes et
des têtards. Il en faut en quantité, avec un maximum de variété
: drosophiles, micro-grillons, larves de teignes, fourmis (certaines espèces),
etc... Voir la partie nourriture
de l'article sur les dendrobates, ainsi que l'article
sur les nourritures vivantes. Voir aussi l'article de Franck
Lefèvre.
- La saison des pluies
Reproduire une saison des pluies est un plus. Il s'agit de pulvériser
de l'eau dans le terrarium une ou deux fois par jour pendant quelques temps,
ce qui augmente l'humidité et fait légèrement baisser
la température.
- Taille des terrariums de reproduction utilisés
La taille des terrariums dépend des espèces. Pour les grandes
espèces (3-4 cm), j'utilise des bacs de 1 m de long sur 70 X 70. (NB
Webmestre : Charlie Merminod utilise pour 1 couple de ces espèces des
boites de plastique empilables de marques RAKO de 60 X 40 X 40 cm, aménagées
en terrarium).Pour les petites espèces (2cm), j'utilise des bacs de
70 X 50 X 50 (un peu plus en hauteur si l'espèce est à tendance arboricole, comme celle du groupe des quinquevittatus : D. ventrimaculatus,
D. variabilis et D. fantasticus).
Bien sur, la taille dépend aussi du nombre d'animaux par bac.
Les dimensions ci-dessus sont données pour 2 groupes de
reproduction (qui peuvent très bien cohabiter), soit environs
2-3 males pour 5 a 6 femelles.Attention à ne pas
mélanger des groupes de reproduction de différentes
espèces : ils peuvent cohabiter mais il y a risque de conflit et
même d'hybridation.Certaines espèces étant
bagarreuses, surtout en période de reproduction, il faut
prevoir beaucoup de plantes et de racines pour faire des caches et
éviter les combats.
- Les pontes
En général, les femelles pondent dans des récipients
genre boites de petri (qu'on peut trouver exceptionnellement en pharmacie,
mais plutôt en magasin de fournitures médicales, voir en laboratoire
médical), dans un coin sombre. On peut donc placer la boite de pétri
(remplie d'eau à moitié, ce qui, compte tenu de la hauteur des
bords d'une boite de pétri, ne faire guère plus qu'un fonds
d'eau) sous des noix de coco coupées en deux (avec une ouverture) et
posées à même le sol.
On peut aussi mettre une feuille de plante en plastique (pas trop grosse)
dans la boite de petri, cela stimule les animaux pour pondre à cet
endroit.
Parfois, les femelles pondent dans des feuilles de broméliacées.Il
faut régulièrement vérifier qu'on a pas de ponte. Pour
les espèces arboricoles (voire leur liste plus haut), la ponte doit
se faire en altitude. Pour cela, j'utilise des boite de pellicules photo fixées
en altitude sur un morceau de liège, avec une feuille de plante en
plastique à leur base. Les boites sont remplies d'eau à moitié,
et inclinées d'environ 30°. La paroi inclinée se trouvant
orientée vers le haut est percée d'un trou de 8mm qui se trouve
vers le bord supérieur de la boite. J'ignore précisément
à quoi sert le trou, mais un ami a de bien meilleurs résultats
avec cette technique qu'en utilisant des boites non trouées. Et c'est
vérifié.Certaines de ces arboricoles pondent sur les parois
du bac, mais c'est rare. Un exemple concrêt, celui de D.leucomelas :
les femelles sont en général plus grosses que les mâles.
Ceux-ci commencent a chanter plus fort pendant la période de repro,
laquelle correspond a la période des pluies. Les combats entre mâles
sont un peu plus violents que d'habitude (très rarement des blessés).Puis
viennent les parades. La femelle s'approche du mâle. Celui-ci la suit
jusqu'au lieu de ponte (noix de coco à même le sol, avec une
ouverture et un petit recipient d'eau placé dessous). Les pontes sont
en général de 5 a 7 oeufs. La période d'incubation dure
jusqu'à plus de 18 jours, contre 2 semaines en général
pour les autres espèces. Les têtards sont omnivores et se transforment
en un peu plus de 2 mois.
- Maturation des oeufs et des têtards
Je retire les oeufs du terrarium 2 a 4 jours après la ponte. Un
délai plus court ne laisserait pas le temps aux mâles de
féconder les oeufs. Un délai plus long risquerait de
laisser le temps aux autres femelles de les manger.
Les boites de pétri sont fermées avec un
couvercle à trou, pour éviter l'évaporation tout en
laissant respirer, puis placées dans une boite en carton
obscur (afin de respecter le caractère naturellement obscure
des lieux de ponte choisis par les animaux).
De l'eau est rajoutée dans les boites de pétri, afin de recouvrir
les oeufs d'eau a moitié. Il faudra ensuite compenser l'évaporation.Les
boites sont maintenues aux alentour de 25°. Au bout d'environ 15 jours,
quand les têtards ont éclos, je les place dans une "fontaine",
assez analogue à celle utilisée par Charly Merminod. Il s'agit
d'un ensemble de petits réservoirs (gros comme des verres, environ).
Il y a un seul têtard par réservoir. L'eau est changée
automatiquement dans ces réservoirs 1 à 2 fois par jour, grâce
à une pompe reliée à une minuterie. Quand la queue
commence à disparaître, je diminue le niveau d'eau dans les
petits récipients, sinon les jeunes grenouilles se noient très
facilement. J'y rajoute également un petit morceau de liège
en pente ou un caillou pour qu'elles puissent sortir à l'air sans
problème. Il faut alors les placer dans un terrarium à part.La
nourriture des têtards dépend des espèces. Certaines
sont végétariennes. On donne alors des paillettes pour poissons
(magasin d'aquariophilie) à base de plantes uniquement et de la spiruline
(magasin diététique ou rayon diététique d'une
grande surface).
Pour les autres espèces, on donne des paillettes pour poissons
mélangées (viande et plantes), des vers de vases, des
daphnies, des granulés pour truitelles (élevage industriel) en petites doses
car très riches, mais très efficaces.
Pour D.pumilio, je laisse les têtards aux parents. En effet, leurs
têtards ne se nourrissent que d'oeufs non fécondés déposés
dans la boite de pellicule par la mère. La nourriture des jeunes
grenouilles est classique, mais de petite taille : petites drosophiles (il y a plusieurs espèces),
micro grillons,termites,fourmis, et collemboles. Ces derniers sont une excellente
nourriture, riche, équilibrée et très facile a élever.
Les collemboles sont d'ailleurs également utilisables pour les
adultes, en particulier pour les petites espèces et pour les
spécimens malades.
II) L'expérience en matière de reproduction d'Yves Mathieu.
1) Des boites de pétri (des coupelles en plastique d'une douzaine de cm de diamètre sur 3 ou 4 mlm de hauteur) sont placées sous des demi-noix de coco dotées d'une entrée.
2) Les boites sont sèches, sans eau.
3) Elles sont contrôlées 1 à 2 fois par semaine pour vérifier s'il y a eu ponte.
4) Quand une ponte est constatée, on remplace la boite de petri par une nouvelle boite (en période de reproduction les couples peuvent pondre tous les 15 jours, voir moins).
5) La boite retirée est placée dans un endroit sombre, ou recouverte d'un cache (qui laisse passer l'air).
6) On remplit la boite avec 1 mlm d'eau : les oeufs ne doivent pas se dessécher, mais ils ne doivent pas non plus être recouverts d'eau. Ce fond d'eau est changé tous les 2 jours.
7) La maturation des oeufs puis des têtards se fait à
20-22°. A des températures plus importantes, les têtards
évolueront plus vite, mais resterons plus petits. Y Mathieu rapporte
l'expérience d'un de ses amis, qui a élevé des têtards
à 16°. La transformation a durée près de 6 mois,
mais les têtards ayant eu le temps de faire d'amples réserves
de nourritures sont devenus très gros.
NB Webmestre : A noter que Franck
Lefèvre conseil également des températures basses
(19-21°).
8) Quand les têtards sont près de sortir de l'oeuf (ce qui se voit car leur sac vitellin a disparu), on surveille plus attentivement le niveau de l'eau, qui doit rester stable (1 mlm). Les têtards ne sont pas aidés pour la sortie (risque d'endommager les branchies externes). Il faut donc regarder plusieurs fois par jour si un têtard est sorti. Dès que c'est le cas, le têtard, qui attend dans le milimètre d'eau de la boite de petri, est transféré dans un verre (un têtard par verre, car cannibalisme).
9) L'eau du verre est de l'eau du robinet, qui a été mise à la température souhaitée (20-22°) et qui a reposé 24 H dans une bouteille (pour laisser s'évaporer le chlore).
10) Pendant 1 à 2 jours après la sortie de l'oeuf, le têtard n'est pas nourri, pour éviter d'abîmer les branchies externes.
11) On place un morceau de tablette "Spirulina" de SERA (c'est la nourriture utilisée par Yves) dans chaque verre. Le morceau fait 1 ou 2 mlm de coté (selon la taille des têtards et la vitesse à laquelle ils mangent : il ne faut pas qu'ils se retrouvent sans nourriture). Le morceau reste entier, et n'est pas émietté, pour ne pas gêner les branchies.
12) Tous les 2 jours, on change 100% de l'eau avec de l'eau
du robinet neuve, à la même température (20-22°),
et qui a reposé 24H. On en profite pour remuer légèrement
l'eau du verre, décoller la nourriture et les déchet qui se
trouvent au fonds, et les vider en même temps qu'on vide l'eau. On peut
remettre de l'eau et recommencer, jusqu'à ce que 90% des déchets
aient disparus. Mais attention, il faut aller doucement, et ne pas trop brasser
les têtards.
Note C Cagé : Yves mature ses oeufs à une température
bien inférieure à celle qu'utilise stéphane. Beaucoup
d'éleveurs témoignent qu'à ces températures plus
basses la maturation est certe plus lente, mais produit des animaux nettement
plus gros. C'est donc la technique que j'utilise.
13) Suite au changement d'eau, on remet un petit morceau de "Spirulina".
14) Dès que les 4 pattes apparaissent, on place les têtards dans un récipient plus grand, dans 1 cm d'eau seulement, et avec de grandes facilités de sortie de l'eau. Il ne faut pas traîner, car la noyade arrive très vite dans le cas inverse.
15) On commence à nourrir avec des collemboles.
Les conseils de Franck Lefèvre sur la nourriture des parents.
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