CYNOPS PYRRHOGASTER

Article de maintenance écrit par Christophe Cagé.

La première photos a été aimablement fournie par Dirk Andressen, la seconde (un étonnant Cynops albinos), par Gaël Le Cam, et la troisième par Arnaud Jamin.


Cet animal albinos est un spécimen rare. Il n'existe pas, à ma connaissance, de souche stabilisée et homozygote avec ces caractéristiques. Il s'agit donc d'un cas isolé. Photo personnelle Gaël Le Cam.


Photo A Jamin, d'un jeune Cynops particulièrement coloré.

Une photo de cyrille le sager

habitat - terrarium - Liens -

Habitat Naturel

Cynops pyrrhogaster est un petit triton originaire du japon. Il peut atteindre 10 à 17 cm. Il vit dans un climat tempéré.

Le ventre est rouge plus ou moins tacheté de noir. Le reste du corps est normalement noir.

Cynops pyrrhogaster a de proches cousins chinois ou japonais, en particulier C.orientalis (chine) avec lequel il est parfois confondu.

Cynops pyrrhogaster est un animal partiellement aquatique, qui passe la plus grande partie de sa vie hors de l'eau (sauf la variété d'Atsumi). Il passe par une phase aquatique au printemps, au moment de la reproduction..

Les Cynops pyrrhogaster, lorsqu'ils sont dérangés ou agressés, présentent un comportement défensif. Les tritons ainsi dérangés s'arc-boutent sur leur dos et présentent leur face ventrale à leur assaillant. L'agresseur est alors averti, par le rouge du ventre que s'il va plus loin, il risque d'avoir des problèmes. Et c'est ce qui ne manque pas d'arriver si l'agression continue : les tritons de feu produisent alors un produit toxique (en particulier par le biais de ses glandes parantoïdes, deux bosses marquées en arrière de ses yeux). Nul besoin de dire qu'un chien ou un serpent qui a essayé de manger une fois un triton de feu, apprend vite à les éviter.
Une fois habitué à son soigneur, Cynops pyrrhogaster en captivité ne montre normalement pas ce type de comportement.

C'est un animal assez résistant, qui convient à un débutant. La longévité est importante. Ainsi, un éleveur, Gaël Le Cal, indique :

"Mes Cynops pyrogasther les plus vieux ont plus de 23 ans et sont en pleine forme".

Voir la liste des espèces du genre Cynops.
Voir la liste des sous-espèces de l'espèce Cynops pyrrhogaster.

Terrarium

Cynops pyrrhogaster peut être maintenu en groupe sans problème. Le comportement intra-spécifique est bon. Selon la taille du groupe, le terrarium peut être plus ou moins grand. Un aquaterrarium de 80 L (60 cm X 30 cm X 40 cm) ou plus convient très bien pour un groupe de 4 à 6 Cynops.

Les animaux aimant l'eau, ce terrarium (en fait un aquaterrarium) devra avoir environ 25% de sa surface occupée par l'eau.
Faites vous couper un pan de vitre de la largeur de votre bac, et de 10-15 cm de haut. Collez le en travers de l'aquarium avec de la colle au silicone. Attendez 5 à 7 jours que les joints soient secs. Vous pouvez "habiller" la séparation avec une plaque d'ardoise (découpée aux bonnes dimensions à la scie), ce qui est plus esthétique.
La partie aquatique peut alors être remplie d'eau. Une filtration n'est pas indispensable si vous changez au moins 50% de l'eau chaque semaine. Une eau propre reste importante.
A noter l'expérience de David HUGOT :

"Je maintient mes Cynops avec quelques poissons (guppys, tanichtys, corydoras, khuli) qui supportent des températures de 20°C. (le thermostat de mon aquarium est à 20°C). Les poissons sont là pour la décoration, mais aussi pour que mes tritons puissent chasser un peu."

Je conseille de mettre du sable de Loire au fond de l'eau, et d'y placer des escargots mélanoïdes. Ce sont des escargots détritivores, qui aideront à garder le bac propre. On les trouve facilement dans les magasins d'aquariophilie.

Il y a 2 écoles pour le substrat de la partie terrestre :

Pour éviter que la terre soit détrempée (il y a toujours des débordements de la partie aquatique), il est conseillé de mettre un drain au fond de la partie terrestre, en dessous de la terre : 3 cm de gravier, de pouzzolane, ou mieux de billes d'argiles expansés (plus légères) feront l'affaire.

Certains conseillent de mettre de la terre de bruyère, plus acide que du terreau, afin de freiner le développement d'éventuels champignons. Je ne le fais pas, et je n'ai jamais eu de problème. Mais c'est une précaution qui ne coûte rien, sauf peut-être une mauvaise pousse des plantes (la terre de bruyère est très acide). On peut aussi envisager de n'en mettre qu'une couche superficielle (pour protéger contre les champignons), et de placer du vrai terreau en dessous (pour les plantes).

Je préfère nettement la méthode du substrat naturel, beaucoup plus esthétique, et qui ne m'a jamais posé de problème sanitaire.

Le couvercle du terrarium doit être  grillagé. En effet, l'humidité d'un tel aquaterrarium  est très forte. A défaut d'aération, tout sera toujours humide, et les vitres toujours embuées. Un bon système consiste à couper 4 tasseaux de 3 ou 4 cm de section, et de les coller à la colle à bois aux dimensions du bac. Il ne reste plus qu'à tendre ce cadre avec un grillage à petits trous. Les Cynops, qui sont de meilleurs grimpeurs que leur attitude lente ne peut le laisser penser, ne pourront s'échapper. Mais le terrarium respirera, et la buée sera faible ou inexistante.
Le cadre peut reposer directement sur les parois de verre, ou mieux, sur des renforts latéraux collés à l'intérieur, tout autour du bac.
Il n'est donc guère nécessaire de suivre l'hygrométrie. En cas de sécheresse improbable de l'air, les Cynops prendront un bain.

Les cynops passant par une phase aquatique dans l'année (au moment de la reproduction), ils peuvent être habitués à vivre dans l'eau en permanence. Mais bien qu'on puisse conserver en aquarium de façon permanente des Cynops, il s'agit là d'une façon de vivre qui ne leur est pas naturelle, et qui est à déconseiller par respect pour les animaux, sauf pour la race d'Atsumi.

Eclairage

Les Cynops sont des animaux essentiellement diurnes (vivant le jour). Un éclairage est donc le bienvenu. Il est d'autant plus important si des plantes vivantes sont dans l'aquaterrarium.

Un tube spécialisé à synthèse de vitamines (avec des UV, donc) semble moins important que pour des reptiles. Par prudence, je mets des tubes "reptiles", des biolux (dont l'indice de rendu des couleurs est de 97% de celui de la lumière du jour) ou des tubes tritons. Je n'ai jamais eu de problème de carence identifié.

Si on ne souhaite pas de reproduction, un éclairage uniforme de 10 H /J est suffisant. Dans le cas inverse, retrouver un rythme saisonnier est utile. Dans ce cas un minima à 10 H (au solstice d'hiver, le 21/12 - ou le 31/12 pour simplifier) et un maxima à 14 H (au solstice d'été, le 21/6 - ou le 31/6 pour simplifier) peuvent être recréés. Je rajoute ou je déduis 15 Mn tous les 15 jours.

Température

Les Cynops pyrrhogaster viennent de régions tempérées. Il est d'ailleurs possible que selon les régions d'origine et leurs climats, il y ait des variétés avec des besoins ou des tolérances différentes.

La température du terrarium doit être maintenue (eau et air) au alentour de 18-20°. Les risques de maladies augmentent avec la température.

Pour la reproduction, il est conseillé d'organiser une période d'hibernation de 2 mois à 6-7°, puis une hausse régulière et assez rapide (en 1 ou 2 mois) jusqu'à 18°-20°. Si vous ne menez pas de reproduction, l'hibernation n'est pas indispensable.
Quand la température diminue, vous devez ralentir puis arrêter le rythme du nourrissage, quelques jours avant d'atteindre la température minimale. Les tritons vont alors s'immobiliser, généralement en s'enterrant (la chose doit donc être possible). Il peut arriver que certains restent actifs malgré le froid. Un nourrissage minimum ou une nouvelle baisse des températures doit alors être organisée.

Nourritures

Tout ce qui bouge et qui est à la taille de la bouche sera accepté : mouches, petits tebos, petits vers de farine, grillons, araignées, papillons, vers de terre (éventuellement coupés en morceaux),....

Les insectes peuvent se trouver dans son jardin (mieux vaut alors les laver si il y a des risques de pesticides), en animalerie, en magasin de pêche.

On peut aussi élever ces petites bêtes (voir la partie nourritures vivantes). Un membre de la mailing liste francophone de terrariophilie a ensemencé la partie terrestre de son bac avec des vers de terres californiens (plus petits) et des cloportes. Ils se reproduisent, et ses Bombina s'en nourrissent. Cela pourrait sans doute marcher pour les Cynops. Il dit ne pas avoir nourri ses grenouilles depuis plusieurs années. Voir ses explications.
Attention à l'abus d'animaux trop chitineux (la chitine est la carapace des insectes), comme les cloportes ou les vers de farine. La chitine n'est pas très bien digérée. Pour des insectes avec des carapaces très dures, des risques d'occlusion intestinale sont même à craindre.

Une variété maximale est idéale pour éviter les carences. Le meilleur équilibre serait trouvé avec des sauterelles, grillons et vers de terre.

On peut aussi nourrir des animaux habitués à leur soigneur avec de la nourriture morte décongelée : crevettes, poissons, viande de boeuf,... La nourriture est alors présentée au bout des doigts ou d'une pince à épiler. Après des débuts laborieux, ils s'y font vite et bien.

Ci-dessous l'expérience de Mr Le Cam :

"Il est très simple d'habituer certaines espèces a "attaquer" des proies inertes (congelé et granulé). Cela fonctionne très bien avec les Ambystoma, bien entendu, mais aussi avec les Cynops et autres.
Je parle de nourriture non agitée péniblement au bout d'une pince, mais juste déposée de façon groupée à un endroit du bac, préférablement toujours le même.
J'habitue mes larves très tôt a ce genre de nourriture non naturellement vitaminée, mais qui dépanne bien dans certains cas de figure. L'alimentation de mes salamandres reste cependant très équilibrée, car je fais varier le plus possible les "menus", et mes animaux se reproduisent très fréquemment."

Et celle de David Hugot :

"Lorsque je dépose de la nourriture déshydratée (en pastille) pour les poissons de fond, les tritons se jettent dessus. Ces tritons sont très facile à maintenir car ils avalent facilement la nourriture non-animée."

On nourrit en moyenne deux fois par semaine. Cela suffit. En période de reproduction (au printemps), mieux vaut 3 ou 4 fois, voir tous les jours. Une nourriture abondante est nécessaire à la maturation des ovaires.

Beaucoup d'éleveurs mettent un peu de complément vitaminé sur la nourriture. D'autres estiment que cela fait plus de mal que de bien, contrairement à ce qu'il faut faire pour les reptiles. Je mets, quant à  moi, 1 goutte de complément vitaminé pour reptiles tous les 7 à 15 jours sur les nourritures inertes de mes batraciens.

On peut également rajouter du Bêta carotène (en pharmacie) à la nourriture si la teinte rouge du ventre devient plutôt jaune-orangée. Cette affadissement de la couleur est l'indice d'un manque de colorant naturel dans la nourriture.

Reproduction

Les Cynops ne sont pas les animaux les plus faciles à reproduire, bien que leur reproduction ne soit quand même pas un exploit.

Les Cynops se reproduisent au printemps. Il faut respecter une période d'hibernation de 2 mois à 6-7°, puis remonter en 1 ou 2 mois vers 18-20°, puis redescendre en fin d'année en 1 ou 2 mois.

Faire varier la durée d'éclairage de 10 à 13/14 H (voir plus haut) est un plus.

Les mâles se différencient mal des femelles. Celles-ci ont cependant un corps un peu plus arrondi. Les males ont un cloaque plus gros (comme chez les axolotls). A la saison des amours la queue des mâles se poursuit par un petit filament.

Si la partie aquatique de l'aquaterrarium a un bon volume, on peut laisser les animaux dans leur habitat habituel. Dans le cas inverse, on peut les placer au début du printemps dans un aquarium avec des rochers, dont on remontera le niveau d'eau en quelques jours (un Cynops brutalement mis à l'eau peut très bien se noyer).

Le mâle produit un petit cône de gelée, le spermatophore, qui est ensuite enfoncé dans son cloaque par la femelle pour la fertilisation.

Il est préférable d'avoir un peu de végétation flottante : les œufs seront pondus dedans un à un.

Ont peut retirer les œufs pour les laisser éclore (gare au cannibalisme, sinon). Les têtards peuvent être nourris peu après la naissance avec des paillettes pour poissons exotiques, des petits bouts de viande ou de poisson, et surtout des artémias, daphnies, cyclops,...

Après la transformation, les petits tritons quittent l'eau (attention à ne pas les noyer, il leur faut des endroits pour émerger au sec). Ils peuvent être nourris avec des pucerons, des drosophiles, des micro-grillons. En cas d'incapacité à se procurer tout ça, on peut essayer de les laisser dans un récipient aquatique posé dans le jardin ou sur le balcon (à l'ombre, pour éviter les coups de chaud). Une petite lumière, mais aussi des petits morceaux de fruits pourris peuvent attirer des proies la nuit.
Une nourriture journalière et abondante est fondamentale pour une bonne croissance.

Le très intéressant article de Guillaume Seguin sur sa reproduction de Cynops orientalis.

Maladies

Je n'ai pas d'info dans ce domaine. Voir cependant le chapitre plus général sur les maladies, et en particuler la partie sur les parasites.

Liens

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