PSEUDOTRITON RUBER


Pseudotriton ruber ruber, par William Flaxington

Pseudotriton ruber ruber, par John White
 

Pseudotriton ruber vioscai, par Brad Moon

Pseudotriton ruber schencki, par Brad Moon

Larve de Pseudotriton ruber ruber, par John White
 

Cliquez sur chacune des 5 photos ci-dessus pour les agrandir.

Habitat Naturel

Pseudotriton ruber appartient à l'importante famille des pléthodontidés, les Urodèles sans poumons. On suppose que la perte des poumons chez les ancêtres des pléthodontidés a été une adaptation à la vie sub-aquatique, en facilitant les plongées. La respiration des pléthodontidés se fait à travers la peau et par la muqueuse buccale. Il en va d'ailleurs ainsi chez la plupart des batraciens à poumon. L'originalité des pléthodontidés est que ce mode de respiration n'est pas auxiliaire (en plus des poumons), mais est le seul existant.

Pseudotriton ruber appartient à la branche nord-Américaine des pléthodontidés, groupe qui recense 15 à 16 Genres (selon les auteurs) et 77 espèces.

Le Genre Pseudotriton compte 2 espèces certaines : Pseudotriton ruber et Pseudotriton montanus. Certains auteurs classent aussi dans le genre Pseudotriton 3 espèces (porphyriticus, subteraneus et palleucus) que d'autres mettent dans le genre Gyrinophilus.

Pseudotriton ruber lui-même compte 4 sous-espèces (source : guide des batraciens de l'Amérique du Nord - Smith - N° ISBN 2-89000-054-0 - Editions Marcel Broquet)

Pour toute les sous-espèces, l'apparence générale est la même : 10 à 16 cm à l'age adulte, avec une coloration générale rouge foncée à claire (en fonction de l'age et de la sous-espèce), parsemée de taches noires. Les yeux sont presque toujours jaunes (marrons chez Pseudotriton montanus - ce qui est un critère de différenciation facile à utiliser en cas de doute). La coloration tend à se foncer avec l'age.
Il s'agit sans le moindre doute d'une des plus belle et même des plus flamboyante espèce d'Urodèles. Les Américains l'appellent "red-salamander", la salamandre rouge.

Dans la nature, Pseudotriton ruber se trouve dans tout l'est des Etats-Unis, de la frontière canadienne au golf du Mexique, à l'exception du sud-est, c'est à dire de la Floride et des régions limitrophes. Cette salamandre plutôt nocturne vit dans des eaux courantes froides (ruisseaux, sources), ou se cache dans les sous-bois humides se trouvant  à proximité. On la trouve souvent dissimulée sous des souches ou des débris végétaux. L'espèce aime le frais, et est donc plutôt montagneuse.

Terrarium

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Une photo de l'aquaterrarium(100*50*40) de mes spécimens. Cliquez dessus pour l'agrandir

Le décor est constitué de roches volcaniques LISSES 'important, surtout pour des urodeles sans poumons, a la peau fortement vascularisée et fragile) ; d'écorce de chaine liège ; de mousses communes ; de lierre ; de microsorium (fougere poussant aussi bien dans l'eau qu'en dehors).

Pseudotriton ruber peut être maintenu en groupe, à condition que la place soit suffisante. En effet, ces animaux sont assez territoriaux, et un terrarium trop petit ne leur permettrait pas de définir ces territoires. Je maintien ainsi 4 animaux dans un bac de 200 L. Dans ces conditions, le comportement intra-spécifique est bon, et je n'observe jamais de combat.

Les animaux aimant l’eau, ce terrarium (en fait un aquaterrarium) devra avoir environ 50% de sa surface occupée par l’eau, celle-ci avec une profondeur de 10-15 cm. Pour un exemple d'aquaterrarium, vous pouvez vous reporter aux articles sur les Bombina ou les Ambystoma macrodactylum.

On peu planter le terrarium avec des plantes de pays tempérés : Fougeres, lierres, mousses…

La partie terrestre du terrarium doit être riche en cachettes, grottes, plantes, etc... Cela favorise la constitution de territoires, et cela sécurise les animaux. En effet, P ruber est un animal assez craintif qui passe une bonne partie de ses journées dans des cachettes. Avec le temps, il s'habitue à son environnement captif et se montre plus facilement. Ces cachettes doivent être dans des lieux assez humides du terrarium.

Attention, les pièces du décor ne doivent pas être coupantes ou abrasives, car ces animaux sont des urodeles sans poumons, a la peau fortement vascularisée et très fragile.

Le couvercle du terrarium doit être  grillagé. En effet, l’humidité d’un tel aquaterrarium  est très forte. En ce qui concerne mon bac, je la fais varier de 75 à 90%. A défaut d’aération, tout sera donc toujours humide, et les vitres toujours embuées. Un bon système consiste à couper 4 tasseaux de 3 ou 4 cm de section, et de les coller à la colle à bois aux dimensions du bac. Il ne reste plus qu’à tendre ce cadre avec un grillage à petits trous. Le terrarium respirera, et la buée sera faible ou inexistante. Et les animaux ne pourront s'enfuir.
Le cadre peut reposer directement sur les parois de verre, ou mieux, sur des renforts latéraux collés à l'intérieur, tout autour du bac.
Il n'est donc guère nécessaire de suivre l'hygrométrie. En cas de sécheresse improbable de l'air, les Pseudotriton prendront un bain. Il faut cependant arroser régulièrement la partie terrestre si celle-ci est séparée de façon étanche de la partie aquatique.

Eclairage

Les Pseudotriton ruber sont des animaux plutôt nocturnes (vivant la nuit). On peut donc ne pas éclairer. Si on éclaire (pour des plantes, par exemple), il faut ménager des cachettes plus sombres pour les animaux, et éviter un éclairage trop violent. Il est souhaitable de suivre les variations d'éclairage qui existent sous nos latitudes (communes à l'Europe et aux USA).
L'éclairage doit donc varier en suivant les variations naturelles des régions tempérées : 8 H l'hiver, 13-14H l'été, avec des transitions progressives. On peut par exemple ajouter 15 Minutes à l'éclairage quotidien chaque semaine, et ce du 1er janvier au 30 juin, puis retrancher 15 minutes du 1er juillet au 31 décembre. Ce rythme est le même que celui existant dans la nature (21 juin au 21 décembre).

Température

L'été, la température doit être entre 15 et 20° (idéalement 16-17°). L'hiver, elle doit descendre assez bas pendant au moins 2 mois, aux alentour de 5°, mais en évitant le gel. A cette température, les animaux cessent de se nourrir et presque de bouger. L'hibernation est nécessaire pour la reproduction.
Aucun chauffage n'est donc nécessaire. Au contraire, le problème est plutôt le refroidissement. L'été, il faut une pièce fraîche. L'hiver, on peut placer les animaux dans une cave, une pièce non chauffée, voir un balcon abrité du gel.

Nourriture

Tout ce qui est carné et qui est à la taille de la bouche sera accepté : mouches, tebos, vers de farine, grillons, araignées, papillons, vers de terre,...
Les insectes peuvent se trouver dans son jardin (mieux vaut alors les laver s'il y a des risques de pesticides), en animalerie, en magasin de pêche.

Pseudotriton ruber a une petite bouche. La taille conseillée des proies est donc d'1cm au maximum pour des adultes.

L'animal projette sa langue rétractile vers l'avant pour capturer ses proies, comme certaines grenouilles.

Trois proies par individu à chaque fois (soit 6 à 9 proies par semaine et par animal).
Je donne surtout des lombrics, qui constituent une très bonne nourriture de base. Certains éleveurs ont nourri leurs Pseudotriton uniquement de lombrics.

Reproduction

La distinction entre les mâles et les femelles n'est pas très évidente. A l'age adulte, les mâles sont simplement plus petits que les femelles.

Il faut avoir respecté les variations saisonnières de température et d'éclairage indiquées plus haut si on veut obtenir une reproduction.

Les parades reproductives ont lieux en été et en automne. Les œufs sont déposés dans l'eau fin automne. Ils sont pondus dans une eau fraîche et très oxygénée (souvent une eau courante), sous des roches, et éclosent au bout de  8 à 10 semaines, en hiver. Le développement de la larve dure 2 à 3 ans en milieu aquatique.
Il est donc nécessaire que la partie aquatique du terrarium comporte des roches avec des rebords formant de petites grottes, que l'eau soit propre, fraîche et oxygénée.
On peut éventuellement mettre un filtre pas trop puissant, et/ou organiser une petite cascade.

Après éclosions des œufs, la seule nourriture acceptée par les larves est une nourriture vivante de très petite taille : plancton de mare, nauplies d'artémia (voir leur élevage sur  la partie "nourritures vivantes" de la FAQ aquariophile).

Une solution simple trouvée dans la liste terrariophile à propos des axolotls consisterait à placer un petit aquarium ou un seau à l'extérieur, une ou deux semaine avant la naissance des têtards. Ce récipient doit contenir des plantes aquatiques, éventuellement un substrat. On peut l'ensemencer avec de l'eau d'une mare, mais ce n'est pas indispensable. Une micro-faune s'y développe. Les larves à peine écloses sont placées dans ce bac, et y trouvent naturellement leur nourriture. Attention, plus ils grandissent, moins ils trouveront de la nourriture.

A partir de 2 cm, les têtards peuvent être nourris avec de la nourriture vivante plus grosse (daphnies, artémias grossis), voire avec de la nourriture congelée finement hachée (tubifex, viande,...).

Mieux vaut séparer parents et petits, sous peine de cannibalisme.

La transformation en animal terrestre par l'acquisition de poumon est assez lente, puisqu'elle peut prendre 2 à 3 ans. Pendant cette période, les animaux restent purement aquatiques. Mieux vaut cependant que leur aquarium comporte une petite partie émergée : dans le cas inverse, les animaux nouvellement métamorphosés sans vous avoir prévenu pourraient se noyer.

Voir la photo d'une larve.

Maladies

Je n'ai pas d'info dans ce domaine. Voir cependant le chapitre plus général sur les maladies, et en particulier la partie sur les parasites.

Liens

Personnes élevant ou ayant élevé des Pseudotritons ruber


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